Je n’ai pas d’importance, et ça me va.

Si je repense aux questions passées par les petits tuyaux de mon cerveau, je me rends compte qu’elles restent d’une profondeur limitée.
Pas parce que je suis débile, j’aime à penser que plein de gens sont plus bêtes que moi.
Plutôt parce que j’ai pas le temps d’y passer trop de temps et que j’ai pas envie de le prendre.

Ce que j’ai compris, c’est que je ne suis personne à l’échelle du monde, mais que c’est justement ce qui m’autorise à m’en foutre.
Peu importe les questions que je me pose, peu importe où est ma place sur Terre, peu importe quel est le but de ma vie, 
peu importe qui suis-je, où vais-je : j’importe peu donc on s’en fout. 

Alors je fais les choses à l’échelle de ça. De ma toute mini-minuscule personne. 
Et j’essaye de les faire bien. Ca ne veut pas dire que je n’ai aucune ambition; ça veut juste dire que je suis réaliste quant à la grandeur de ce que je peux accomplir.
Je ne sauverai pas le monde -même pas une seule personne à mon idée- je ne ferai rien qu’on puisse raconter dans un livre d’histoire et personne ne se souviendra de mon nom. Et ça me va.
Ca diminue la pression voyez.
Et puis ça fait des bonnes surprises plus souvent.

Tenez, l’autre jour j’ai fait le compte est bon en regardant des Chiffres et des Lettres. 
Bah franchement, j’étais pas mécontente. Voire un peu hystérique.
J’ai aussi inventé une petite vinaigrette au poivron vert. Avec des tomates ça passait vraiment bien, c’était frais, estival. Sympa quoi.
Oh, j’ai appris à jouer une chanson en tapant sur un gobelet. J’ai regardé un tuto, j’ai bien tout refait plusieurs fois et tout, c’était pas évident. J’arrive même à chanter en même temps depuis pas longtemps. C’est stylé.
Et, le meilleur pour la fin, mon lapin commence à me suivre quand je l’appelle. Il marche derrière moi et tout, avec son petit pompon qui saute, je suis ra-vie.

Et tout ça, ça se passe dans cette vie où j’ai une famille riche en émotion, en style et en amour, et des amis débordant de drôlerie, de patience et d’olives vertes.
Donc franchement, c’est sûr que je danserai jamais comme Beyonce alors que j’ai ses fesses, et que je ne serai jamais aussi talentueuse qu’Emma Stone alors qu’elle a mon âge.
Mais moi je peux aller au McDrive en pyjama, monsieur.
Et ça quand même, c’est une petite joie qui ne s’achète pas. 

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